Hier

Je suis en vie, et soulagée

Retour sans bruit, le coeur léger

Et j’ai serré tant que j’ai pu

Ta main. Et le reste s’est tu

Et toi aussi tu as scellé

La fin. Le reste à inventer

 

J’ai compris dans tes yeux de fou

L’arnaque de nos rendez-vous

Et j’ai vu la réalité

Sans moi, merci, à partager.

Tu restes seul, très entouré,

M’en vais faire un tour à côté…

 

Demain

Étrange trouble qui m’envahit

J’voudrais marcher jusqu’au mardi

Ne plus savoir, ne rien attendre

Mon coeur trop lourd prêt à se rendre

 

Être seule encore une fois

Inventer seule pour moi ta voix

Ne rien savoir de tes caresses

Dormir seule avec mon ivresse

 

Demain m’effraie au plus haut point

J’ai tant cherché ta main en vain

Même mon souffle est douloureux

 

Et j’ai vu ton corps tout boiteux

Un rêve à terre pour les deux

La Terre en rêve entre nos mains.Pise triste

 

 

Et d’une oreille je veille…

Au pays d’la mauvaise humeur

Vivait un amoureux des fleurs

Un grand monsieur toujours grincheux

Et d’la tristesse au fond des yeux

 

Il aimait bien les marguerites

Les anémones et les tulipes

Il les aimait parce que jamais

Elles ne lui avaient reproché

 

Les vilains mots qu’il avait dit

Ce matin-là, au pied du lit

Alors que sa femme, ben oui !

Pire, elle s’était enfuie.

 

Je ne peux pas vous rapporter

Les pâles horreurs qu’il maugréait

Vous n’vous en remettriez pas

Mais ça faisait à peu près ça…