Voyage, voyage

Aller et venir

Quel privilège

Que ce vif plaisir

Malheurs allège

 

Vers l’autre partir

Si seule berge

Seul point de mire

C’est moi, j’abrège.

 

Toujours en rire

Couleurs au beige

Rien n’est moins pire

Greenwich, avril 2022 – L’œuf et la main (extrait)

“… Voici donc le décor planté

Il cache le plus important

Le seul à passer sans arrêt

Avec eux était né le Temps

 

Le ravisseur de nos enfances

Celui qu’on perd, celui qui presse

Le vrai grand maître de la danse

Avec pour seul rival l’ivresse

 

Mais en ces premiers temps du Temps

On appréciait sa compagnie

L’œuf et la main prenaient le temps

D’unir leur destin pour la vie

 

Le geste porteur souverain

Un peu partout à la longue

D’autres œufs et autant de mains

Virent le jour dans le monde

 

À Sumatra et à Rio

En Nouvelle Calédonie

Au Pakistan puis au Congo

Dans tous les ports d’Andalousie

 

La planète entière fut peuplée

Le Temps ne s’y retrouva pas

On se mit à le mesurer

Afin d’éviter l’embarras

 

Le jour se lève, ici midi

À quelle heure le rendez-vous ?

On inventa l’horlogerie

Et il y eut un temps pour tout

 

Voilà qui compliqua la vie

Et la santé de nos héros

Cela sema la zizanie

La suite n’est pas de tout repos

 

Chaque seconde qui passait

Faisait paraître l’œuf plus lourd

La main se mit à fatiguer

Le danger grondait tout autour

 

Planait plus que jamais l’ombre 

De Madame la Gravité

S’annonçaient des jours bien sombres

Pour notre œuf soudain moins léger…”

 

Extrait, L’œuf et la main, Les contes de Loli

 

Mi vida

Vivre à l’improviste

J’ai enfin trouvé l’Art

Que ma vie n’existe

Qu’aux confins du hasard

 

Se risquer en piste

Avant qu’il n’soit trop tard

Que la vie d’artiste

Défie les goguenards

 

Égayer les tristes

Les gorger au panard

Que seule résiste

La beauté d’un départ

 

Être idéaliste

Le vivre en étendard

Dire.

Et partir un soir