Greenwich, avril 2022 – L’œuf et la main (extrait)

“… Voici donc le décor planté

Il cache le plus important

Le seul à passer sans arrêt

Avec eux était né le Temps

 

Le ravisseur de nos enfances

Celui qu’on perd, celui qui presse

Le vrai grand maître de la danse

Avec pour seul rival l’ivresse

 

Mais en ces premiers temps du Temps

On appréciait sa compagnie

L’œuf et la main prenaient le temps

D’unir leur destin pour la vie

 

Le geste porteur souverain

Un peu partout à la longue

D’autres œufs et autant de mains

Virent le jour dans le monde

 

À Sumatra et à Rio

En Nouvelle Calédonie

Au Pakistan puis au Congo

Dans tous les ports d’Andalousie

 

La planète entière fut peuplée

Le Temps ne s’y retrouva pas

On se mit à le mesurer

Afin d’éviter l’embarras

 

Le jour se lève, ici midi

À quelle heure le rendez-vous ?

On inventa l’horlogerie

Et il y eut un temps pour tout

 

Voilà qui compliqua la vie

Et la santé de nos héros

Cela sema la zizanie

La suite n’est pas de tout repos

 

Chaque seconde qui passait

Faisait paraître l’œuf plus lourd

La main se mit à fatiguer

Le danger grondait tout autour

 

Planait plus que jamais l’ombre 

De Madame la Gravité

S’annonçaient des jours bien sombres

Pour notre œuf soudain moins léger…”

 

Extrait, L’œuf et la main, Les contes de Loli

 

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