Être au bord du Malvan : se tenir, seule fleur, au sort d’un lit à sec.
D’abord moi qui reviens
De ne plus savoir rien
D’en avoir connus trop
Et puis toi.
T’emplir de nous
T’aimer à déborder
Me raviser
À genoux
S’il nous reste un sanglot
D’orphelins une peine
Je me retiens
À toi.
On était très amoureux
Plût aux berbères des cieux
On était, on le sera
Bord de l’été, je pense à toi
Puisé au coeur
Course affolée.
On fait sans , on leurre
Nos corps non épuisés
Amour naissant je me souviens
Saphir percutant le sillon
Chanson d’amour à la maison
Je ressentais déjà la fin
Depuis j’aime les lendemains
Confié en chemin ma raison
Nuit ivre de contrefaçon
Baladé le coeur pour un rien
La beauté suspend à l’aine
Rêve d’amour mon bel aimé
Entends le jour sans l’écouter.
La mémoire au corps
Avenir en face
T’ai croisé alors
Sourde une menace
Un impair de sort
Un à un, puis l’as
Souvenir. Il dort
Nos veines s’effacent
Un amour vivant
Pas à pas devant
Notre enfant nous suit
Le passé m’étreint
Lui rêve à demain
Je t’aime il sourit.
Pour seul guide valence
Si la fatigue nous rompt
Nos vieux coeurs en instance
Et voilà qu’elle tourne rond
Écrire me sauve la vie
Être lue la rend moins sèche
Merci au lecteur de mèche
De seule à deux, s’épanouit.
Quand la sincérité
Sera le point d’ancrage
À l’encre de ses mages
Et au creux dérobée
Je boirai leurs étés
Comme un précieux breuvage
Et j’irai page à page
Aux rendez-vous manqués
Le coeur né orphelin
Au royaume du sein
Maudit son fantôme
Nous marchons à demain
Malhabiles d’un rien
Au fatras d’un homme.