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Recuerdos

Nadie me hace falta

Y faltaría más

Que un ser de disfraz

Compartiera mi manta

 

No hago falta a nadie

Y en la nada me voy

Despedirme de hoy

Como amor imborrable.

 

La quintessence au-delà

De ma langue. Résonnent en moi

Quelques souvenirs

 

De mon coeur, à l’impatience

Quelques larmes sans savoir

L’Espagne aussi.

Fado

Dans un taxi fado

J’donn’ pas cher de ta peau

De retours en départs

Déchirée d’au revoir

 

La mélodie aidant

Et le coeur au balan

Tu les aimes ici

C’est là-bas que tu vis

 

Au rythme de tes mots

Ils sont là, à défaut

Invités à toute heure

Dans un précieux ailleurs.

Saudade

Témoignage discret

Droit sur les pas d’Orphée

Le soleil s’est levé

Depuis. Du Brésil né

 

Saudade dans le noir

Des oubliés d’un soir

Je me souviens, trop tard

Ta peau, et ton histoire

 

La vie des lève-tôt

Exilés argentés

Roulement dans mon dos

D’une main fatiguée.

Geovane

Immigré

J’ai le teint basané

Hasard d’un nouveau-né

Un bazar sous le nez

Si fin du familier

 

Du soleil enfanté

Du Sud je suis signé

Balafré, bel été

Bonsoir dans vos soirées

 

J’ai laissé mon passé

Et confié mon enfant

J’ai le coeur arraché

Par les flots du printemps

 

Le soleil m’a banni

J’en ai perdu le Nord

Je meurs à peine ici

Et renais de ma mort.

Mon frère

La nostalgie mon frère

L’absolu d’un amour

Révolu pour toujours,

Un passé qui éclaire

 

Clarté dans le regard

Des assis à la lampe

Loin des feux de la rampe,

Clairvoyance d’un soir

 

Je coucherai des mots

À la rime incertaine

Qu’à son tour nous surprenne

L’aube d’un jour nouveau.Enekoetcheminée

 

Hier

Je suis en vie, et soulagée

Retour sans bruit, le coeur léger

Et j’ai serré tant que j’ai pu

Ta main. Et le reste s’est tu

Et toi aussi tu as scellé

La fin. Le reste à inventer

 

J’ai compris dans tes yeux de fou

L’arnaque de nos rendez-vous

Et j’ai vu la réalité

Sans moi, merci, à partager.

Tu restes seul, très entouré,

M’en vais faire un tour à côté…

 

Demain

Étrange trouble qui m’envahit

J’voudrais marcher jusqu’au mardi

Ne plus savoir, ne rien attendre

Mon coeur trop lourd prêt à se rendre

 

Être seule encore une fois

Inventer seule pour moi ta voix

Ne rien savoir de tes caresses

Dormir seule avec mon ivresse

 

Demain m’effraie au plus haut point

J’ai tant cherché ta main en vain

Même mon souffle est douloureux

 

Et j’ai vu ton corps tout boiteux

Un rêve à terre pour les deux

La Terre en rêve entre nos mains.Pise triste

 

 

Et d’une oreille je veille…

Au pays d’la mauvaise humeur

Vivait un amoureux des fleurs

Un grand monsieur toujours grincheux

Et d’la tristesse au fond des yeux

 

Il aimait bien les marguerites

Les anémones et les tulipes

Il les aimait parce que jamais

Elles ne lui avaient reproché

 

Les vilains mots qu’il avait dit

Ce matin-là, au pied du lit

Alors que sa femme, ben oui !

Pire, elle s’était enfuie.

 

Je ne peux pas vous rapporter

Les pâles horreurs qu’il maugréait

Vous n’vous en remettriez pas

Mais ça faisait à peu près ça…