Sur un air

L’air est nu des poussières

Respire… Tu en as trop vu

À vallonner sur Terre

À vivre à corps perdu

 

Inspirations amères

Rapide regard ténu

L’air est mu des Lumières

Immortelles amours nues

 

Cet air. Que puis-j’y faire ?

Rance, déjà entendu

Des siècles à le défaire

Journées à ramper dessus

 

Amoureuse en guerre

Amitiés aux vents déçus

Que le reste indiffère

Poussières à peine lues.

Témoin

Ceux qui mènent le monde

Celui qui est témoin

Aux larmes citoyen

Ceux qui aiment le monde

Bateleur à la ronde

Le radeau s’en vient

Le monde tel qu’il est

Il se fait un peu tard

Je crois que je serai

De celles qui réparent.

À traverser

La frontière

De toi à moi

Où ma pudeur

Tombe en émoi

La frontière

Peut-être ou pas

Une lueur

Ou un combat

Aimer de front

Bercer les lois

Et s’il ne me revenait pas

La prière

Des entrelacs

Quand viendra l’heure

D’être à toi.

 

Un peu de bruit

Je ne ferai pas trop de bruit

Au fond du lit l’enfance dort

Moins tu dis et plus elle luit

Soleil mourant à mi-remord

 

Je ne ferai pas trop de bruit

Et je fondrai le son en or

Je me souviens, je n’ai rien dit

Il dort. Je l’ai embrassé fort

 

Je ne ferai pas trop de bruit…

 

Je ne serai qu’à la bougie

Désir trouble de femme au bord

Je le ravale sans un cri

Et pour ce soir j’y crois encore

 

Je ne ferai pas trop de bruit…

 

Je serai la flamme et l’envie

Une émotion chère, piètre sort

Et sous le charnier de nos vies

Nos mélodies prêtes à éclore

 

Je ne ferai pas trop de bruit.

 

Minuit

À minuit sans rancune

Quitte affaire de sourire

Je maudis leurs plaisirs

J’en réfère à la lune

 

Minuit sonne une à une

Prend ta part de soupirs

Épargne-moi le pire

Ô frère d’infortune

 

À la nuit avérée

Au ventre de l’ombre

Les vertus en nombre

Au visage effaré

 

La nuit vole et variée

Elle va sans encombres

Le coeur, le geste sombres

Toujours elle souriait.

 

D’amour

Un amour par-delà

Descendance à portée

La raison hors-la-loi

Et d’autres à aimer

 

Aux drames d’autrefois

Le feu apprivoisé

Des larmes d’ici-bas

Seule perle la beauté

 

L’amour te survivra

Aimer. Loin de l’idée

Parce que tu es toi

L’aimer. Le voir de près.

30 septembre

L’été ne dure pas

Il faudra s’y faire

Brûlant à chaque fois

Chaque fois je m’y perds

 

Et comment concilier

Instant éterne à toi ?

Théorème ombragé

Si tu ne me suis pas

 

Octobre répondra

Heureusement à moi.

Poésie, contes et chansons